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"Quatuor de sirènes pour un seul homme"

"Quatuor de sirènes pour un seul homme" par Thierry Madiot (environ 20 mn)

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thierry madiot

4 sirènes aériennes à mains actionnées simultanément par un seul homme en une symphonie monoton en mouvement glissé continu à 4 voix, trompes, trombone avec des textes en juin d’Ernst Jünger, en octobre du RNA et Kafka.

Joué pour la première fois le lundi 20 juin 2010 au théâtre de l’Atalante à Paris puis le 1 octobre pour le vernissage de l’exposition "Ville dessinée, ville rêvée" à Romainville. Pièce laissé durant le temps de l’exposition.

écouter le live

Une critique d’Anne-Marie Watelet et Djalila Dechache du blog"Un fauteuil pour l’orchestre" :

"Une deuxième performance, cette fois physique inouïe, et littéraire.

Une 2ème partie – lecture acoustique – nous est proposée après 10 minutes de pause. Imaginez un vélo d’appartement, des pédales et des manivelles de sirènes reliées à des micros ; un trombone relié à un immense boyau qui traverse plateau et salle. Thierry Madiot, un musicien de haute volée et passionné modeste de techniques musicales et acoustiques, a lui-même réalisé ces « instruments » uniques. Il a su associer les sons pour produire des choses étonnantes. Il lit des fragments de l’écrivain allemand Ernst Junger La guerre comme expérience intérieure, pour y insérer de temps à autre des espaces sonores, parfaite illustration de ce qui est décrit dans le texte. Il nous donne à entendre exactement le bruit des avions à réaction, les vols aériens en rase-mottes ; les sirènes de plus en plus stridentes, les différentes intensités issues du texte sont rendues de façon telle que nous sommes de suite plongés corps et âme dans le récit de guerre (toute intérieure soit-elle) de Jünger, début du XXème siècle, témoins des conflits mondiaux… Même réalisme poétique, même puissance évocatrice dans les deux approches, les mots et les sons.

Thierry actionne d’un bras une petite table de mixage, joue du trombone, pédale des deux jambes, et respire en même temps ! Et souffle dans le boyau ! Dans une concentration extrême qui nous subjugue et retient notre souffle, cet artiste fait agir tout son corps avec une précision dans l’énergie, incroyable.

Le support littéraire magnifique donne tout son sens à cette performance qui, à l’inverse de certaines, n’a rien de gratuit, n’est pas que prouesse physique ou technique.

C’est bel et bien une « expérience intérieure » (en référence au titre) qu’il nous fait vivre."

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thierry madiot

Le magnifique texte de Kafka sur le silence des sirènes celui du ministère de l’intérieur

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