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2006 janvier Ryoanji

Libération quotidien : samedi 21 janvier 2006

Culture Danse.

A Saint-Quentin-en-Yvelines, échange avec la musique ou le silence. Olivia Grandville, solos sensibles

par Marie-Christine VERNAY

Comment taire/Ryoanji, chorégraphies d’Olivia Grandville, samedi à 20h30 au théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines

Toujours aussi imposant, le théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, dont on ose à peine pousser les immenses portes, est plus chaleureux dès que l’on se trouve dans la salle après avoir emprunté des escaliers dignes des empereurs romains. Ceux qui auraient songé à un verre ou à une restauration rapide avant la représentation resteront sur leur faim. Mais le spectateur ne peut que se féliciter du fait que le directeur du lieu ait choisi Olivia Grandville comme artiste associée. Celle qui a fait ses classes à l’Opéra de Paris propose ici deux solos d’une beauté ravageuse... ... Le second solo, interprété par Clara Cornil, tout autant majestueuse dans une robe verte qui pèse, fait aussi place au silence, lui donne de l’épaisseur. Nous sommes dans un jardin zen, comme l’indique le titre : Ryoanji, en référence à un des plus beaux jardins de Kyoto et à la partition de John Cage, qui s’en est inspiré. Les deux musiciens sur scène, Lê Quan Ninh et Thierry Madiot, veillent sur la danseuse, qui passe d’un état minéral à végétal. Les notes coulent, très agencées, comme le sont les pierres japonaises, jamais posées au hasard. La structure même du jardin détermine l’espace mental de la pièce. Dès lors, aucun exotisme de pacotille n’interfère. C’est rare et précieux, et Saint-Quentin, de ce fait, ne paraît plus si inaccessible.

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